mais pourquoi o "son" des Baka ?
Derrière le chant des cigales, celui du vent dans les branches, on entend soudain des voix, au loin...
des femmes, des hommes, des enfants reviennent de la forêt...
Le soir, à la tombée de la nuit, on entend les harpes cithare discrètement couvrir le silence crépusculaire...
petit extrait musical :
Puis des enfants, jouant au clair de lune
La musique est au coeur du quotidien des Baka.
Très grands danseurs, leurs chants polyphoniques, parmi les plus complexes au monde, sont formés principalement de voix de femmes,qui suivent, sur des intervalles rythmiques identiques mais inhabituelles pour nous européens, différentes mélodies.
Ainsi, le "son" des Baka est un voyage en soi...
je vous en laisse un petit extrait...
enregistré lors d'une cérémonie en l'honneur du Jengi, esprit de la forêt :
session de percussion
dans les bras de l'enfance
Au petit matin, après que les femmes aient préparé quelques bouts de manioc à manger, les adultes partent pour leurs occupations, dans leurs propres champs ou faire des travaux dans le village voisin des nzimé.
Parfois on croise les enfants qui les accompagnent travailler chez les nzimé, parfois ils restent dans le village.
Durant la journée, le village est silencieux. La majorité des adultes sont partis travailler.
Les enfants sont là. On voit se balader les plus petits.
Vêtus d’un bout de tissu qui se fond dans le décor rouge de la poussière environnante.
Les sachets vides de rhum café sont leurs jouets les plus fidèles.
Déjà on les voit imiter leurs parents.
Sachets vides, plastiques, vieux couteau, machettes et parfois lames de rasoirs sont leurs compagnons quotidiens.
A peine debout ils apprennent déjà à manier l’outil.
Quelques années après on les voit revenir du bois avec des morceaux de manioc ou des doigts de plantain qu’ils sont allés récolter, et qu’ils mettront sur le feu pour se faire leur petit encas.
Les quelques adultes qui sont restés au village n’y semblent pas mais ont un œil sur les lambins.
Les enfants les plus grands prennent soin des plus petits. A peine cinq ans qu’elle porte déjà son petit frère sur le dos.
Deux petits d’à peine quatre ans s’exercent sur la bute de la piste routière à trouver les racines, les souris qui se cachent sous terre, en creusant à l’aide de machette trois fois plus grande qu’eux.
Très tôt les enfants développent l’agilité nécessaire pour croitre ici. Machette à la main.
Je ne serai pas capable d’utiliser aussi bien cet outil que l’enfant qui vient de prendre un bonbon dans ma main.
Lorsqu’ils ne restent pas au village, les enfants suivent les activités des adultes. Au champ, ils accompagnent, faisant très vite leur petit chemin et leur petite vie en parallèle. Dernièrement, la petite fille nous suivait partir au champ. Elle avait pris avec elle deux petits morceaux de bois embrasés qu’elle s’était efforcé de conserver jusqu’à notre arrivée à la parcelle. Elle alluma le feu puis disparu. Quelques temps après elle revenait avec du plantain, qu’elle éplucha et mis à cuire dans le petit foyer qu’elle avait préparé. Cependant, nous étions occupées à planter plantain et manioc. L’enfant d’à peine sept ans se prenait en main, vaquant à ses activités. Solitaire mais entourée.
un premier aperçu de l'environnement dans lequel
« Mo o jukòe »* à tous et toutes Premiers aperçus
« Mo o jukòe »* à tous et toutes
Premiers aperçus de l’Est du Cameroun, premières entrevues avec ces populations forestières, formées par de nombreux groupes ethniques différents.
Partant de Lomié, nous prenons la piste en terre rouge et poussiéreuse pour nous enfoncer peu à peu dans les forêts. Le long de la piste, des arbres gigantesques, des plantes qui en Europe se retrouvent en pots pour faire usage de plantes d’ornement, puis des petites cahuttes en terre battue…
Peu sont les voitures qui passent sur ces pistes. Il y a bien les Pick up des ONG environnantes, et les quelques taxi brousse, quelques motos… mais ils sont bien peu. Ici, les requins de la piste sont les grumiers, qui, malgré leur poids, naviguent à toute allure sur une route qu’ils font leur. Alors, mieux vaut-il les voir arriver… Leur bruit de moteur et la fumée qu’ils produisent permettent tout de même d’anticiper leur déboulement.
Ainsi sont formés les villages des forêts de l’est camerounais, quelques maisons en terre battue le long de la route, un espace creusé dans la forêt environnante… où l’on dñecouvre de ci de là des édifices plus ou moins en état… certains villages possèdent des petites boutiques présentant les produits basiques, d’autres ont une école, un centre de santé, des fois même qui fonctionnent.
Les villages Baka ne se différencient pas à première vue des autres communautés… seules des fois les « mongulu », ces cabanes typiques Baka faites de rameaux et de feuilles de marantacées, nous indiquent l’ethnie de ce village.
Mais peu à peu, le regard s’habitue, et on commence à voir les repères physionomiques (car ils existent) qui nous permettent de faire la différence… Plus petits, trapus, le regard plus souriant… et quelques autres traits que j’ai encore du mal à définir.
Processus de découverte, d’acclimatation.
La première phase de cette étude se veut être une approche progressive. Des rencontres avec les gens, avec différentes communautés pour présenter le but et les implications de notre recherche. Puis, discuter, laisser les doutes s’exprimer, pour établir (ou non) un travail de collaboration avec ces communautés.
La barrière de la langue ne facilite pas les choses. Cette position est délicate, elle nécessite d’apprendre à patienter, à tranquilliser ses propres envies et impulsions à communiquer avec la parole, pour tenter de transmettre ce que l’on ressent avec d’autres moyens…
* bonjour
un environnement particulier... au milieu des forêts
Après quatre heures de route bitumée, on arrive en bus au carrefour d'Abong Mbang, à la gare routière où de nombreux bus et taxi brousse nous attendent et s'empressent de nous solliciter pour les rejoindre et monter à bord.
" Lomié Lomié, départ immédiat" nous disent-ils.
Une fois dans le véhicule, on comprend que le départ n'était pas si immédiat qu'ils l'annonçaient... et c'est souvent de plusieurs heures seulement que le véhicule prend la route...
ou dirais-je plutöt la piste...
nous voilà partis pour quatre heures de voyage... sur des pistes pleines de trous, de bosses...
la surcharge du véhicule est alors agréable... serrés les uns contre les autres (jusqu'à dix personnes dans une voiture, l'esprit de rentabilité est bien là), au moins, on ne bouge pas trop...
ainsi nous arrivons à Lomié, recouvert de cette poussière rouge caractéristique.
Lomié...
petite ville électrifiée où les bars, les petites boutiques et autres commerces se succèdent le long de la piste principale.
les motos taxi pululent dans la ville, quasiment seuls moyens de transport de la zone.
Bien que la vie y soit bien présente, avec deux lycées, plusieurs collèges et écoles, le rythme y est tranquille...
Petite tente vendeur de tout, de rien... Qui
Aperçu de Yaoundé
dernier jour avant le départ
Après une petite semaine passée à Yaoundé pour régler toutes les démarches administratives nécessaires avant de s'enfoncer vers l'Est, nous partons demain matin pour Lomié.
Je commence à prendre les habitudes locales... la patience étant de rigueur... le rythme ici est bien différent... tout prend beaucoup plus de temps...
La course à la performance à l'européenne peut attendre... ici, on prend le temps de faire les choses, on prend le temps de parler... même s'il s'agit d'acheter un peu de pain... ce qui pourrait en irriter plus d'un nous enseigne à vivre plus calmement... et ainsi tout va mieux...
Nous savons déjà que nous n'aurons que très très peu accès à internet durant ces trois mois qui viennent, les réseaux ne couvrant que très mal la zone...
Nous essaierons toutefois de nous rendre une fois par mois dans une ville pour communiquer vers l'extérieur l'état de nos avancées... Ainsi, il n'y aura sûrement que très peu de photos jusqu'a mai sur ce blog... ce sera pour le retour !!
A très vite